lundi 2 novembre 2009

Premier message. Dernier message?

Faut pas se leurrer, un blog c'est rare que ça dur longtemps. Mais bon, puisque j'ai envie de discuter et réfléchir avec mes amis sur notre génération, le blog semble un excellent moyen de pallier à la distance, aux horaires incompatibles et aux aléas de la vie. De toute façon, les discussions trouvent leur mort assez rapidement et on ne les a pas encore condamnés. (Pas encore!)

Vous aimez le titre? Il est génial! L'expression est volée de Jean Beaudrillard. C'est qui lui? Aucune idée, mais il titre bien.

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Ils m'ont eu!

J'aurai eu beau leur rationnaliser la situation, la vague de notre génération m'a aussi emportée. Les combats de nos parents ne sont plus. Bien que prismes applicables à notre réalité commune, ils ne soulèvent plus les passions nécessaires aux révolutions ou simplement aux changements d'envergure. Nous sommes ailleurs.

Simplement ailleurs. Pas en opposition avec ces combats, mais ailleurs. Aussi vagues soient-elles, nos valeurs sont différentes. Et l'engouement devenue force sociale me semble impossible.

Notre époque en est une de réflexion sur nous-mêmes et sur notre relation avec la société. Malheureusement pour ceux qui, comme moi, rêvent de grandioses mouvements sociaux, notre réflexion générationnelle est profondément réactionnaire et individualiste tout en étaen, il me semble, nécessaire. Le simplisme des luttes et des rapports de force entre groupes clairement identifiés n'apporte plus la ferveur d'antan. Il ne nous semble ni nécessaire, ni enivrant. Nous préférons les détails, les nuances, les réflexions profondes sur nos identités et sur le choix du chemin à prendre en tant qu'individu plutôt que l'action collective. L'action n'est pas morte; elle n'est simplement plus collective.

La collectivité, complexe et nuancée, est trop dure à définir pour qu'elle soit accompagnée d'une quelconque action. De toute façon rien n'amènerait les gens à s'unir autour d'une grande cause. Dans un contexte réactionnaire, l'union de certaines collectivités est encore possible, mais elle n'est franchement pas enivrante. L'écologisme est définitivement en réaction à la crainte que l'Homme soit balayé de la planète comme le mouvement étudiant de 2005 l'était pour récupérer ses 103M$. Et comme je disais, être réactionnaire n'est clairement pas enivrant et encore moins romantique. Le rêve n'est nulle part. Tout comme l'idéal.

Justement, l'idéal. Sommes-nous aptes à nous définir un idéal? La définition d'un idéal engendrerait nécessairement un engagement quelconque. Politique, social ou artistique, l'engagement n'est définitivement pas individualiste. Où peut-il l'être?

Où est l'engagement autour de nous? Serais-je trop sévère en disant de nous que nous sommes plusieurs à poursuivre des objectifs particulièrement individualistes (cela n'est pas un constat nécessairement négatif, même s'il est définitivement plate)? Dans mon cas, je ressens pour la première fois depuis plusieurs années un appel important pour un retour vers moi-même. Je sais que derrière le puissant retour de mon goût pour la musique et la littérature est caché ma conviction croissante que l'action collective est particulièrement ardue, épuisante et décourageante.

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J'aimerais quand même finir sur une touche positive. J'ai rencontré l'autre jour une membre du collectif théâtrale "Les Néos" (http://lesneos.wordpress.com/), groupe inspiré du théâtre néo-futuriste de Chicago. Plusieurs aspects les distinguent comme troupe de théâtre, mais celui dont je souhaite discuter est la contrainte créatrice.

Les Néos croient que la contrainte est nécessaire pour créer. Ainsi, ils s'imposent des règles pour stimuler leur création. Dans un certain sens, notre génération ou celles qui nous suivront devront nécessairement développer quelque chose de plus constructif que le post-modernisme ou l'hyper-modernisme pour nous permettre un avenir plus excitant.


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